
Interview (Deuxième partie) Koné Oumar, athlète paralympique victime d'un accident : « Je lance un SOS au Président de la République, je suis dans la détresse et j’ai besoin d’aide »
Après l’accident, quelle a été la réaction de la fédération de sport paralympique ?
J’ai reçu un soutien important. Une délégation de la fédération paralympique, conduite par son président, est venue me rendre visite. J’ai également reçu la visite de représentants de la fédération d’athlétisme et du ministère des Sports. J’ai appris que le ministère des Sports avait envoyé un courrier au CHU de Treichville pour assurer la prise en charge de mes soins. Malheureusement, étant déjà sorti de l’hôpital, cette démarche n’a pas été applicable, mais elle pourrait toujours m’aider dans la clinique où je me trouve actuellement. Plusieurs fédérations se sont mobilisées à mon chevet, et j’ai même reçu un peu d’aide financière pour l’achat de mes médicaments. Je tiens à saluer cette mobilisation.
En dehors des fédérations, y a-t-il des sportifs qui vous ont soutenu dans cette épreuve ?
Oui, j’ai reçu de nombreux messages de soutien de la part de sportifs. Ils ont été si nombreux que je ne peux tous les citer. Je remercie toute la communauté sportive ivoirienne pour ces marques d’affection.
En tant qu’athlète le plus titré de Côte d’Ivoire, pensez-vous avoir reçu le maximum de soutien ?
Oui, j’ai été très soutenu, et cela m’a donné la force de traverser cette épreuve. Je remercie également les médias qui ont spontanément relayé l’information, prouvant ainsi que nous ne sommes pas seuls.
Après cet accident, pensez-vous qu’il serait opportun de créer des espaces dédiés à la pratique du sport pour les personnes à mobilité réduite ?
C’est une véritable problématique à laquelle l’Etat doit répondre. Aujourd’hui, tous les Ivoiriens font du sport, et il est nécessaire d’aménager des pistes cyclables et des espaces adaptés pour tous les athlètes. Le sport est le meilleur remède pour la santé. Actuellement, nous devons partager les routes avec les véhicules pour nous entraîner, ce qui représente un danger. J’exhorte donc le gouvernement à penser aux sportifs et en particulier aux personnes en situation de handicap.
Comment vivez-vous cet accident par rapport à vos activités sportives ?
En tant que coach sportif, je me sens doublement handicapé. Je souffre physiquement, mais aussi du fait de ne plus pouvoir exercer mon métier, qui me permettait de subvenir à mes besoins et à ceux de ma famille. Depuis quelques semaines, je ne peux plus suivre mes élèves, alors que la saison d’athlétisme s’ouvre et que certains doivent partir à l’international pour des compétitions. Cet accident me porte un préjudice énorme.
Avez-vous un appel à lancer ?
Oui, j’en appelle à toutes les bonnes volontés pour m’aider. Je lance un SOS au Président de la République, qui est le père de tous les Ivoiriens. Je suis dans la détresse et j’ai besoin d’aide. Je vis dans des conditions précaires, avec toute ma famille dans une seule pièce. Avec cet accident, la situation est devenue encore plus difficile. J’en appelle au Premier ministre et au ministre des Sports pour me venir en aide.
Réalisée par Noah Djédjé
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